Un métier peu connu puisqu'il ne reste en France, qu'une quinzaine d'ateliers, dont la plupart sont à Paris.
L'imprimerie en taille-douce regroupe toutes les techniques de gravure en creux : pointe sèche, burin, manière noire, aquatinte, eau-forte et etc ...
Les origines de ce métier sont attribuées aux orfevres des 13e et 14e siècle qui, pour garder un modèle de leurs travaux, eurent l'idée d'appliquer par pression un papier sur le métal gravé. Les presses suivirent, d'abord en bois, puis en fonte... Aujourd'hui, l'électricité a remplacé la roue, seule évolution notable du métier qui pour l'essentiel est resté identique.
Lorsqu'aux siécles précédents, certains graveurs n'effectuaient que des gravures non originales, leurs imagination n'était pas sollicitée puisqu'ils ne devaient que reproduire, le plus fidèlement possible, des dessins effectués par d'autres. Il en était de même pour leurs imprimeurs qui étaient considérés comme de simples artisans.
Actuellement un graveur qui crée des gravures originales, se hisse au niveau d'un artiste et son imprimeur est également amené à dépasser son métier par ses créations techniques : il devient un artisan d'art.
Nos travaux vont de l'imagerie à l'estampe originale signée et numérotée.
Notre profession souffre actuellement d'une méconnaissance du public pour qui, il est vrai, la distinction des différentes techniques d'impressions reste difficile à saisir. L'impression en taille-douce étant une affaire de gens de métier et de plus une technique trés démonstrative, nous n'hésitons pas à ouvrir la porte de notre atelier aux visiteurs ainsi qu'à participer à de nombreux salons d'art afin de montrer notre travail au public et faire participer les enfants à découvrir le métier et la technique formidable qu'est la gravure.
Nous remercions les artistes illustres et amateurs de la confiance qu'ils nous accordent pour l'impression de leurs oeuvres gravées.
J.P.B.
Toujours en accord avec le graveur, le taille-doucier intervient à différents niveaux :
Tout d'abord dans le choix du papier : selon sa texture, au grain plus ou moins gros, il est choisi en fonction de la finesse de la taille de la gravure et de sa couleur, du blanc au crème, en fonction de l'ambiance de la gravure.
Puis dans le choix de l'encre : selon sa texture, une encre plus grasse donnera plus de velouté, une encre plus sèche accentuera les contrastes ; selonsa couleur, les noirs donnent le meilleur rendu, mais peuvent être nuancés en noirs chauds bistres ou en noirs bleutés suivant l'ambiance désirée par l'artiste.
Puis dans la manière d'essuyer la plaque de métal : lorsque celle-ci est encrée, elle est ensuite essuyée par la paume de la main de l'imprimeur. Ce paumage de la surface imprimante peut être plus ou moins prononcé à certains endroits de la gravure, de façon à donner inversement plus ou moins de force au trait. Un retroussage peut en outre être employeé, il consiste à faire remonter l'encre du fond de la taille vers les bords la téraux par un essuyage léger, souple et précis qui renforcera certaines tailles.
Enfin dans la manière d'aciérer la plaque de cuivre : il s'agit d'un dépôt d'acier par électrolyse. Ceci a pour avantage de durcir le cuivre imprimant qui permet d'effectuer plusieurs tirages sans user la gravure et d'obtenir des couleurs sans oxydation du cuivre.